Quand il s'agit de faire décoller un avion, l'intuition populaire suggère souvent de le faire dos au vent pour lui donner un élan initial. Cependant, cette idée, bien que logique en apparence, est incorrecte.
La clé pour comprendre le décollage d'un avion réside dans la notion de vitesse vraie (TAS - True Air Speed), qui se réfère à la vitesse de l'avion par rapport à l'air environnant, et non à la vitesse au sol. Pour qu'un avion décolle, il est essentiel que ses ailes génèrent de la portance, un phénomène directement lié à la vitesse de l'air sur les ailes. Ainsi, théoriquement, un avion face à un vent fort pourrait décoller même à l'arrêt, comme le démontre certaines vidéos spectaculaires.
En pratique, décoller face au vent offre un avantage considérable. Prenons l'exemple d'un avion qui nécessite une vitesse de décollage de 250 km/h. Si cet avion est à l'arrêt en début de piste face à un vent de 50 km/h, ses ailes ressentent déjà une vitesse de 50 km/h. Par conséquent, l'avion n'aura besoin que d'atteindre une vitesse au sol de 200 km/h pour décoller.
Inversement, si le même avion tente de décoller avec un vent de dos de 50 km/h, il démarre avec une vitesse effective de -50 km/h par rapport à l'air. Pour atteindre la vitesse de décollage requise, l'avion doit alors accélérer jusqu'à 300 km/h au sol, ce qui est nettement plus exigeant.
Cette dynamique illustre l'importance de la direction du vent dans les opérations aériennes et remet en question les idées reçues. Le décollage face au vent, loin d'être un handicap, est en réalité une technique optimale pour permettre aux avions de s'envoler plus efficacement et en toute sécurité.
